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Les frères CABOT dans la grande guerre
8 juillet 2013

CABOT Jules

Bonjour,

Après Léon, disparu à Chuignes le 25 septembre 1914, nous allons étudier le parcours de son frère Jules.

Né le 04 septembre 1895, il fait partie de la classe 1915. Voici sa fiche matricule (archives départementales de Rouen)

CABOT Jules Fiche matriculaire

Il a appartenu au 31e RI, puis 405e RI, 74e RI, 94e RI et 103e Régiment d'artillerie lourde, en 1923.

 

Le 15 mars 1915 il passera au 405ème régiment d'infanterie.

Disparu le 24 juin 1916 devant Verdun, en avant de Souville. En captivité à Guissen.

Rapatrié en France le 03 décembre 1918.

Arrivée au dépôt de transition des isolés de la 3ème région le 08 décembre 1918.

5 enfants en 1938.

Voici sa photo (vers 1950).

CABOT Jules

Nous étudierons le parcours de Jules quand il était au 405ème RI.

D'abord les cartes de correspondances qu'il avait envoyées à Augustin et à sa famille :

 

Jules 1_Page_1

Jules 1_Page_2

Jules 2_Page_1

Jules 2_Page_2

 

Jules janv 1916_Page_1_Page_1

Jules janv 1916_Page_1_Page_2

Jules Sept oct 1915_Page_1

 

 

ATTYUH92

Jules 29 Aout 1915_Page_1

Jules 29 Aout 1915_Page_2

Jules Oct 1915_Page_2

 

Jules dec 1915_Page_1

Jules dec 1915_Page_2

Voici la retranscription des cartes, y compris avec les fautes :

(Pour permettre de les classer, les dates sont au format suivant : AAAA/MM/JJ)

1915/08/21

2

Cher frère,

Je t’envoie ces quelques mots pour te donner de mes nouvelles et pour te dire que je suis aux tranchées. Je suis à peu près à la même place que la dernière fois. On y est pour vingt jours, on va faire des sapes et on fera peu être sauter les Boches.

 

Ton frère

 

 

CABOT Jules, 405ème RI – 5ème Cie

   

1916/02/05

62

Chers Parents,

Aujourd’hui je suis en tranchées de 1ère ligne. Ça tape toujours comme à l’abitude. La nuit on ne reçoit aucun coup de canon. Il est midi, le bombardement vient de s’arrêter un peu.

Je vous embrasse bien fort. Votre fils qui pense à vous.

Hier j’ai manqué d’être blessé avec mon caporal, il y a un aubus qui a éclaté à deux mètres de notre gourbit qui a volé en morceaux. J’ai encore la tête toute bosselée du coup que j’ai reçu, mais ce n’est rien.

Je viens de recevoir votre lettre du 3 février. Je suis content que vous ayez reçu mon colis.

 

 

Jules CABOT

 1916/01/07

59

Chers Parents,

Je suis toujours en bonne santé. J’ai reçu votre lettre du 3 janvier hier. On retournera aux tranchées Lundi prochain à la même place que la dernière fois. Pour le moment on est à Lacondée.

Je vous embrasse bien fort.

Votre fils qui pense à vous.

 

 

Jules CABOT

 

 

1915/12/08

54

Chers Parents,

J’ai reçu votre lettre hier. Je me porte très bien et je pense que vous êtes de même.

Le mauvais temps continue toujours. Je termine en vous embrassant de tout cœur ainsi que toute la famille.

Je vous enverrait une bague dans quelques jours.

 

 

Jules CABOT

 

 

1915/10/05

52

Chers Parents,

Je suis toujours en bonne santé. On est encore au repos au même pays mais on s’attend à repartir aux tranchées d’un moment à l’autre.

Je vous embrasse ainsi que toute la famille.

Votre fils qui pense à vous.

 

 

Jules CABOT

 

 

1915/10/01

46

Chers Parents,

J’ai reçu votre lettre du 26 hier soir et je vous écris aujourd’hui pour vous donner de mes nouvelles qui ne sont pas très bonnes.

Je suis dans les tranchées depuis le 24, je vous assure que c’est très dure. On a attaqué le 26, il reste presque plus personne du régiment, surtout à la 5ème compagnie, il reste plus qu’une dizaine et d’autres compagnies qui sont la même chose. Mon camarade Desprêle est évacué de hier il a le genou enflé.

Votre fils qui pense toujours à vous.

 

 

Jules CABOT

 

 

1915/08/29

41

Je me porte toujours très bien. Ce soir on change de place on va en arrière. J’ai reçu une lettre d’André Lévêque, il est arrivé au front dans le Nord.

Il fait toujours beau temps mais il a l’air de se brouiller aujourd’hui.

Je termine ma carte en vous embrassant de tout cœur ainsi que les frères et sœurs.

Votre fils qui vous aime.

 

 

Jules CABOT

 

 

1915/07/20

38

Chers Parents,

Nous allons dans les tranchées ce soir ou demain. Notre lieutenant y à été cette nuit pour reconnaitre les emplacements.

Votre fils qui vous embrasse.

 

 

Jules CABOT

 

 

1915/07/30

37

Chers Parents,

J’ai reçu votre lettre aujourd’hui qui m’a fait bien plaisir. Car on s’ennuie un peu dans les tranchées. C’est ce soir qu’on va en deuxième ligne. Aujourd’hui il y a eu de l’orage toute l’après-midi ; il y a quelques trous, c’est moi qui suis de soupe se soir.

Je vais prendre quelque chose comme boue.

Votre fils qui vous aime.

 

 

Jules CABOT

 

 

1915/03

30

Nous partons ce soir à 7 heures ½ on a touché les cartouches lundi et on est tout-à-fait équipé, on va à Marlotte. Ma tante Bertaux ma écris et elle ma envoyer 5 franc je lui ai envoyer une photographie. Je vous écris cette carte en attendant la soupe. Elle est à 4 heures et après on va s’en aller, les 3 compagnie vont nous accompagner jusqu’à la gare. Je vous envoie la clé de ma boîte que j’ai mi hier soir au train.

31e d’inf, 2e section, détachement de Marlotte, Seine et Marne.

Votre fils

 

 

Jules CABOT

 

 

1916/02/05

62

Chers Parents,

Aujourd’hui je suis en tranchées de 1ère ligne. Ça tape toujours comme à l’abitude. La nuit on ne reçoit aucun coup de canon. Il est midi, le bombardement vient de s’arrêter un peu.

Je vous embrasse bien fort. Votre fils qui pense à vous.

Hier j’ai manqué d’être blessé avec mon caporal, il y a un aubus qui a éclaté à deux mètres de notre gourbit qui a volé en morceaux. J’ai encore la tête toute bosselée du coup que j’ai reçu, mais ce n’est rien.

Je viens de recevoir votre lettre du 3 février. Je suis content que vous ayez reçu mon colis.

 

 

Jules CABOT

1915/08/21

2

Cher frère,

Je t’envoie ces quelques mots pour te donner de mes nouvelles et pour te dire que je suis aux tranchées. Je suis à peu près à la même place que la dernière fois. On y est pour vingt jours, on va faire des sapes et on fera peu être sauter les Boches.

 

Ton frère

 

 

CABOT Jules, 405ème RI – 5ème Cie

 

 

1915 ?

4

Cher frère,

 

Je t’envoie de mes nouvelles qui sont toujours bonnes et je pense que tu es aussi en bonne santé.

Je te dirai je suis à un kilomètre et demi de la première ligne et ce soir ça va se rapprocher un peu, toutes les nuits on travaille on fait des tranchées en premières lignes et aussi des abris pour l’artillerie.

Ils ne savent pas quoi faire pour nous embêter voilà qu’ils vont nous passer une revue en tenue de campagne.

Ton frère qui pense toujours à toi.

 

 

CABOT Jules – 405ème – 7ème Cie

 

 

Voilà pour ce que nous avons gardé de Jules.

Pour connaitre les lieux de sa captivité, nous devrons patienter un peu, le temps que la Croix-Rouge, basée en Suisse, numérise toutes les fiches des prisonniers de la Grande guerre. Elles seront ensuite mises en ligne. A suivre donc... (voir le site)

Petite anecdote : sachant que Jules a été fait prisonnier le 24 juin 1916, nous avons tenté de retrouver, à partir du journal "La Gazette des Ardennes" le nom de notre cousin au camp de Guissen : il n'apparaît pas. Par contre il y avait, en juin 1916, un certain CABOT...Augustin ! Mais originaire du Tarn...

Guissen n'était qu'un centre de transit. Nous avons appris par les fils de Jules que leur père avait eu faim pendant sa captivité, qu'il était parti également travailler en Pologne, etc... Nous en saurons plus l'année prochaine !

 

Le prochain message sera consacré au parcours de Jules au sein du 405ème.

A bientôt et bonnes vacances à tous !

MHC

 

 

 

 

 

 

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